Chansons avec Atena Carte, Christian Baur, Michel Fuchs, Michel Veillon
Sketches de Laurent Flutsch avec Pierre Blanc
Bord de plateau animé par Alice Bottarelli
Chanter Gilles, quel « Bonheur » ! Lui qui a su si bien mettre la satire et l’esprit vaudois en rimes et en chansons. Adorateurs du jus divin de la treille, voilà ce qui réunit rire, satire et poésie. Gilles a roulé son stylo bille pour notre plaisir. Ses chansons encore fredonnées par les anciens, sont découvertes par les plus jeunes dans une étonnante modernité. Que notre légendaire modestie n’oublie pas qu’il a ouvert la brèche à toute une génération tels que Brel, Brassens, Ferré, Poiret, Serraut. Gilles fut autant parisien que vaudois, satirique et politique autant que traditionnel, défendant sans cesse les valeurs démocratiques, perplexe raillant les dictatures et les va-t’en guerre.
En ces temps difficiles, que rien n’égale aux heures sombres de la 2e guerre mondiale, les chansons de Gilles abordent des thèmes fondamentaux aux accents aigres-doux par la poésie autant que la satire. L’exaltation pastorale de l’amour, et, a contratio, la dénonciation de l’avarice et la convoitise – ces deux mamelles de la bêtise des orgueilleux – sont clairement inspirées de la longue tradition des chansons parisiennes. Gilles, cet arlequin moliéresque peut avec la chansons (qui est un art!) exprimer tout haut ce que chacun pense et dit tout bas. Par leur finesse poétique autant que populaire, les chansons de Gilles – qu’il appelait ses « petites filles » – resteront pérennes, et, dans un humour subtil et dénué de naïveté, croqueront pour longtemps notre humaine désolation. Alors, dégustons ce vin poétique et, que dans ses lieux, nous puissions délivrer honneur, liberté dans cette patrie du rire et à son roi.